2023. Des centaines de milliers de personnes vivent encore l’angoisse de la précarité professionnelle, coincées entre petits boulots et espoirs sans lendemain. Face à ce mur invisible, le CDI inclusion trace une brèche : un contrat pensé pour celles et ceux que le marché du travail oublie trop souvent, et qui n’ont pas renoncé à leur dignité.
Ce dispositif ne s’ouvre pas à tous. Des règles strictes balisent le terrain : seules certaines structures sont habilitées à proposer ce contrat, et les profils admissibles sont clairement identifiés. L’employeur doit montrer sa capacité à orchestrer un accompagnement sur-mesure, tandis que le salarié, souvent issu de dispositifs sociaux spécifiques, bénéficie d’un suivi qui dépasse largement le cadre habituel. Même la sortie du CDI inclusion n’a rien à voir avec les contrats classiques : ici, chaque étape du parcours est pensée pour maximiser les chances de réussite à long terme.
Plan de l'article
Le CDI inclusion, un contrat à durée indéterminée pensé pour l’emploi choisi
Le CDI inclusion ne se contente pas d’ajouter une ligne sur le CV. Il offre un point d’ancrage solide à celles et ceux qui peinent à franchir la porte de l’emploi stable. Né dans le sillage de l’insertion par l’activité économique (IAE), il rompt avec la spirale des contrats précaires et remet la stabilité au cœur du projet professionnel. Ce contrat s’adresse directement aux personnes en difficulté sociale ou professionnelle, pour qui le marché classique reste un horizon lointain. Là où le CDD d’insertion servait souvent de palliatif, le CDI inclusion propose une alternative durable et rassurante.
Ce n’est pas un simple contrat, mais une démarche globale. Les structures d’insertion, associations intermédiaires, entreprises d’insertion, ateliers, construisent avec chaque salarié un parcours individualisé, ajustant rythme et missions en fonction des besoins réels. Le but ? Favoriser l’emploi choisi, pas subi, et permettre à chacun de retrouver confiance en ses capacités.
Voici ce qui caractérise concrètement le CDI inclusion :
- Stabilité contractuelle : la fin de l’enchaînement de contrats à durée limitée.
- Accompagnement renforcé : un suivi permanent, du premier jour jusqu’à la sortie vers l’emploi durable.
- Adaptation du poste : chaque mission s’ajuste aux compétences et à la progression du salarié.
Ce contrat n’a rien à voir avec le contrat unique d’insertion (CUI) ou les usages du secteur marchand classique. Il s’inscrit dans une logique spécifique : permettre à chacun de renouer avec le travail, dans un environnement sécurisé et accompagné. L’employeur, lui, prend un engagement inédit : proposer des activités adaptées, soutenir la montée en compétences et préparer une insertion réussie au fil du temps.
À qui s’adresse le CDI inclusion ? Profils concernés et critères d’éligibilité
Le CDI inclusion cible des personnes pour qui le retour à l’emploi reste un parcours d’obstacles. Les demandeurs d’emploi de longue durée figurent en première ligne : des femmes, des hommes, parfois oubliés dans les statistiques, qui voient à travers ce contrat la possibilité de reconstruire leur avenir professionnel, étape par étape.
Les conditions d’accès sont clairement posées. Ce dispositif s’adresse d’abord à celles et ceux qui font face à des barrières majeures : absence de diplôme, rupture prolongée avec l’emploi, situations de handicap, précarité aggravée ou isolement persistant. Le parcours d’insertion se veut inclusif, mais il répond à une logique de ciblage précis pour maximiser l’efficacité de l’accompagnement.
Les employeurs habilités sont exclusivement des structures relevant de l’insertion par l’activité économique : associations intermédiaires, entreprises d’insertion, ateliers, chantiers d’insertion. Ces organismes s’engagent à offrir un accompagnement personnalisé, à ajuster les missions aux capacités du salarié et à assurer un suivi constant, gage de réussite.
Pour clarifier les profils et conditions, voici les principaux critères :
- Public prioritaire : chômeurs de longue durée, allocataires de minima sociaux, personnes reconnues travailleurs handicapés.
- Critère déterminant : éloignement durable de l’emploi et besoin manifeste d’un accompagnement soutenu.
Le CDI inclusion reste l’apanage des structures de l’IAE. Les entreprises du secteur marchand ne sont pas concernées. Cette sélectivité garantit une approche progressive, centrée sur la réinsertion dans la durée, et adaptée à chaque histoire de vie.
Quels avantages pour les salariés et les employeurs ?
Le CDI inclusion redéfinit l’expérience du contrat d’insertion. Pour le salarié, l’accès à un contrat à durée indéterminée change radicalement la donne : sécurité sociale renforcée, perspective de stabilité, visibilité sur l’avenir. Cette nouvelle étape permet souvent de retrouver l’estime de soi et d’envisager une progression professionnelle réelle, loin du spectre de la précarité permanente.
L’accompagnement ne s’arrête pas à la simple signature. Les structures d’insertion, avec l’appui de Pôle emploi et des partenaires publics, proposent un accompagnement individualisé : formation, périodes de mise en situation, développement progressif de nouvelles compétences. Ce dispositif s’adapte à chaque situation, particulièrement pour les personnes ayant connu des ruptures professionnelles ou sociales longues.
Pour l’employeur, l’engagement est récompensé. Une aide financière publique vient soutenir l’effort d’accompagnement, allégeant la gestion des parcours et valorisant l’engagement sociétal. Les structures bénéficient d’un accompagnement technique et d’un accès privilégié à des profils parfois sous-estimés, mais riches d’un potentiel à révéler.
Les bénéfices peuvent se résumer ainsi :
- Pour les salariés : stabilité, accompagnement sur-mesure, développement réel des compétences.
- Pour les employeurs : appui financier, reconnaissance sociale, accès à des talents insoupçonnés.
Dans les faits, la mise en situation en milieu professionnel se révèle précieuse : elle permet d’évaluer, d’ajuster, de prendre le temps d’intégrer chaque salarié dans une dynamique de progression, là où chaque étape compte.
Démarches à suivre et différences avec les autres types de contrats
La mise en place d’un CDI inclusion repose sur une démarche encadrée, impliquant autant la structure d’insertion que le futur salarié. Tout commence par un diagnostic précis, conduit par un conseiller spécialisé : il identifie les obstacles rencontrés et construit, pas à pas, un projet d’accompagnement adapté. L’intégration au sein de l’équipe se fait alors progressivement, avec un suivi resserré pour garantir la réussite du parcours.
La formalisation du contrat de travail passe par la signature d’une convention à trois voix : salarié, employeur et référent d’insertion. Chacun prend des engagements précis sur la formation, la période de mise en situation et les objectifs à atteindre. Des points réguliers permettent d’ajuster le contenu du poste et de mesurer les progrès réalisés.
Le CDI inclusion se démarque nettement des autres contrats d’insertion. Contrairement au CDD d’insertion ou au contrat passerelle, il ne comporte pas de limite de durée, offrant une perspective de long terme. La mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) garde son utilité : elle favorise l’expérimentation, la découverte de nouveaux métiers et l’évaluation des aptitudes, en toute sécurité.
Pour mieux comprendre, voici un comparatif clair :
- Le CDI inclusion : contrat sans échéance, véritable tremplin pour les personnes éloignées de l’emploi.
- Le CDD d’insertion : durée déterminée, renouvelable, fréquemment utilisé comme première étape.
- Le contrat passerelle : outil conçu pour faciliter le passage vers le secteur marchand.
À chaque étape, la réussite de l’insertion repose sur la formation, l’accompagnement et l’ajustement permanent du parcours. Une dynamique qui, loin de la simple formalité administrative, remet l’humain au centre du jeu et offre enfin une chance de franchir les lignes du marché du travail.


