Licence professionnelle : faire une licence avec un titre professionnel

La licence professionnelle ne délivre pas un « titre professionnel » au sens réglementaire du terme. Pourtant, son objectif reste orienté vers une insertion rapide sur le marché du travail. Les étudiants issus de BTS ou de DUT y accèdent chaque année pour accroître leur employabilité.

À la différence des titres professionnels reconnus par le ministère du Travail, ce diplôme universitaire s’inscrit dans le schéma LMD et permet la poursuite d’études en master. Les employeurs distinguent ces deux parcours aux finalités proches mais aux cadres juridiques distincts. Choisir entre l’un ou l’autre implique de mesurer l’impact sur la suite de la carrière.

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Licence professionnelle et titre professionnel : quelles différences fondamentales ?

En France, la licence professionnelle et le titre professionnel suivent deux routes parallèles qui se croisent rarement. L’une, la licence professionnelle, appartient à la sphère universitaire. C’est un diplôme national bac+3, remis par une université, accessible après un baccalauréat, un BTS, un BUT ou même un titre professionnel. Elle s’intègre au cursus LMD (licence-master-doctorat). Sa présence au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) lui confère une reconnaissance académique solide, ouvrant la voie vers le master ou, tout simplement, valorisant le profil auprès des employeurs.

Face à elle, le titre professionnel adopte une toute autre logique. Il s’agit d’une certification délivrée par le ministère du Travail. Ici, pas de diplôme universitaire, mais une validation officielle de compétences directement applicables sur le terrain. Ces titres couvrent les niveaux 3 à 6 du RNCP et se décrochent principalement par la formation continue ou la validation des acquis de l’expérience (VAE). Ils répondent à des besoins immédiats du marché, privilégiant l’efficacité et l’accès rapide à un emploi.

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Afin de clarifier les points de distinction, voici ce qui différencie concrètement ces deux voies :

  • Licence professionnelle : diplôme national, remis par une université, accessible après le bac ou un diplôme de niveau équivalent, ouvrant l’accès à la poursuite d’études.
  • Titre professionnel : certification du ministère du Travail, axée sur les compétences, obtenue par la formation continue ou la VAE, pensée pour l’entrée rapide dans la vie active.

Le RNCP légitime ces deux dispositifs, mais la suite du parcours diffère : la licence professionnelle ouvre la porte à de nouvelles études, tandis que le titre professionnel vise l’acquisition de compétences concrètes et leur reconnaissance immédiate. Le choix dépend du projet, du parcours initial et de la volonté de continuer à étudier ou non.

À qui s’adresse la licence professionnelle après un BTS ou un titre professionnel ?

La licence professionnelle attire des profils variés, mais s’adresse en priorité à celles et ceux qui détiennent un BTS, un BUT ou un titre professionnel. Son objectif : affiner une expertise, valider un niveau bac+3 ou élargir son champ de compétences pour évoluer dans son secteur. L’accès se fait généralement sur dossier, parfois via un entretien ou une validation de l’expérience (VAE). Pour les jeunes diplômés de BTS ou de BUT, elle représente la suite logique d’un parcours axé sur la professionnalisation.

Du côté des actifs, les détenteurs d’un titre professionnel inscrit au RNCP forment un groupe en croissance. Ils arrivent souvent de la formation continue ou de la VAE et cherchent à faire reconnaître leur expérience par un diplôme universitaire. La licence professionnelle agit alors comme un levier : elle conjugue expérience acquise et nouvelle reconnaissance académique, ouvrant la voie à des fonctions à plus grande responsabilité.

Le choix de la modalité n’est pas figé. Formation initiale, alternance ou formation continue : toutes les configurations sont possibles. Ce dispositif accueille ainsi aussi bien les jeunes diplômés que les salariés en reconversion ou les demandeurs d’emploi. Universités et CFA adaptent leurs parcours aux besoins de chacun. Dans certains cas, il est même possible de rejoindre une licence professionnelle muni d’un titre professionnel, sous réserve de répondre aux critères d’admission.

Pour illustrer la diversité des publics concernés, voici les profils régulièrement accueillis :

  • Étudiants titulaires d’un BTS ou d’un BUT
  • Personnes ayant obtenu un titre professionnel (par formation continue ou VAE)
  • Salariés en reconversion ou demandeurs d’emploi

La licence professionnelle s’impose ainsi comme une réponse flexible, qui valorise l’expérience et permet d’atteindre le niveau bac+3 sans jamais perdre le lien avec le monde du travail.

Choisir entre licence professionnelle et titre professionnel : critères et conseils pour s’orienter

Face au choix, impossible de se contenter d’un tirage au sort : entre licence professionnelle et titre professionnel, l’enjeu se joue sur le terrain des ambitions et des besoins. La première relève du diplôme universitaire, délivré après trois années post-bac, BTS, BUT ou titre reconnu. La seconde s’attache à une certification officielle, décernée par le ministère du Travail, qui valide des compétences précises, acquises en formation, sur le terrain ou via la VAE.

La licence professionnelle sera toute indiquée si vous privilégiez la polyvalence, l’équilibre entre théorie et pratique, les contacts avec des intervenants issus du monde professionnel et la possibilité d’effectuer un stage long. L’alternance, les projets de groupe et l’accès à un réseau d’entreprises partenaires renforcent son attractivité sur le marché du travail. Poursuivre vers un master demeure envisageable dans certains cas, à condition de constituer un dossier solide.

Le titre professionnel, lui, répond à l’urgence de la reconversion ou de l’insertion rapide. Il certifie des compétences opérationnelles, parfois très ciblées, et répond aux besoins des secteurs en tension. Son format court séduit ceux qui veulent changer de cap ou obtenir une validation officielle pour accéder à un emploi. Ces certifications, toutes inscrites au RNCP, couvrent différents niveaux, du bac à bac+3.

Voici les critères qui peuvent guider la réflexion :

  • La licence professionnelle favorise l’approche universitaire, la transversalité et l’accès à des responsabilités élargies.
  • Le titre professionnel cible celles et ceux qui souhaitent valider des blocs de compétences précis pour s’insérer ou évoluer rapidement dans leur secteur.

Le choix se dessine en fonction du but recherché : entrée rapide dans la vie active, poursuite d’études, mobilité professionnelle ou reconnaissance d’un parcours déjà riche. La passerelle entre les deux dispositifs s’est d’ailleurs assouplie, permettant des trajectoires personnalisées.

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Perspectives d’évolution : études, insertion et passerelles après une licence professionnelle

La licence professionnelle donne accès au grade de licence, reconnu partout en France et en Europe. Ce diplôme repose sur l’acquisition de 180 crédits ECTS, répartis en diverses unités d’enseignement (UE). Cette construction garantit non seulement la reconnaissance académique, mais aussi la possibilité de s’orienter ou de poursuivre ses études au sein de l’Union européenne.

Après l’obtention de la licence professionnelle, plusieurs chemins s’ouvrent, parmi lesquels :

  • Une insertion professionnelle directe sur des postes de cadre intermédiaire dans des domaines variés, selon l’une des 173 mentions proposées.
  • L’accès à certains concours publics réservés aux titulaires du grade de licence.
  • La poursuite d’études en master, notamment dans les filières professionnelles ou en alternance, sous condition d’acceptation du dossier par les établissements.

La certification de langue anglaise est désormais demandée pour valider la licence professionnelle, un passage obligé qui s’ajoute à l’expérience acquise en stage ou en alternance. Ce double atout renforce l’attractivité des diplômés face aux employeurs. Grâce à l’inscription au RNCP, la reconnaissance du diplôme s’étend aussi bien en France qu’à l’étranger.

Les passerelles se multiplient : après un BTS, un BUT ou un titre professionnel, la licence professionnelle reste accessible. Mais, dans l’autre sens, elle permet aussi de rejoindre d’autres formations ou certifications, selon le projet et l’expérience de chacun. Les horizons s’élargissent, qu’il s’agisse de la science, de la gestion, des services, de la technologie ou de l’industrie. À chaque parcours, sa trajectoire, et la certitude que tout reste possible.